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L’année 2021 aura été une année surprenante à bien des égards. Entre nouveaux confinements, intensification de la vaccination, entrée en vigueur du pass sanitaire, et premiers rebonds économiques, nous avons observé dès le mois de juin un retournement du marché de l’emploi rarement enregistré, avant même la sortie définitive de cette crise majeure. L’indice de climat des affaires, publié par l’Insee et traduisant la dynamique des principaux secteurs d’activité, atteignait même à la mi-année son plus haut niveau depuis 2007 ! Faut-il parler de résilience de l’économie ? Doit-on faire preuve de prudence et anticiper certains rebondissements ? Pour l’heure, place à l’optimisme.
Les différents dispositifs d’aides publiques (prêt garanti par l’État, fonds de solidarité, activité partielle, …) ont permis d'amortir le choc de la crise du Covid-19 et d'assurer une relance progressive. Ils trouvent une traduction nette dans la lecture des principaux indicateurs, mais incitent également à la prudence pour cette fin d’année et le premier trimestre 2022, avec des risques de faillites suite au retrait progressif des aides aux entreprises. A l’heure où nous publions cet article, 5 indicateurs restent à suivre de près mais donnent déjà des perspectives plus qu’encourageantes pour les mois à venir.
>> Salaires pratiqués, profils recherchés, secteurs qui recrutent : retrouvez les évolutions du marché de l'emploi 2022 dans notre dernière étude de rémunérations.
A la fin du premier semestre 2021, 1,3 million de salariés restaient en activité partielle (7% des salariés du privé), soit le niveau le plus bas depuis septembre 2020. Une baisse de plus de 40% par rapport au mois de mai selon la Darès, qui trouve son origine dans la reprise de l’activité dans le commerce, l’hébergement-restauration, les activités culturelles et de services aux ménages, et activités logistiques.
Selon nos indicateurs, au mois de juin, sur l’ensemble des offres publiées en ligne (tous types de contrats et annonceurs) les volumes d’offres d’emploi s’établissaient à +51% des volumes enregistrés en février 2020, avant le déclenchement de la crise sanitaire. Fin juin, les volumes d’offres d’emploi cadre publiées sur le site apec.fr ne se situaient plus qu’à 6% en deçà du niveau de 2019, année record pour les recrutements de cadres.
En 2020, le volume de recrutements de cadres avait chuté à 228 700 contre 281 300 un an auparavant, soit une baisse de près de 20%. Selon les prévisions de l’Apec publiées en mai 2021, les entreprises envisageaient de recruter 247 000 cadres dans l’année, soit une progression de 8% par rapport à 2020.
Début mai, l'Apec anticipait que les recrutements devraient se situer 12% en dessous de leur niveau de 2019, certains secteurs comme l’automobile, l’aéronautique, l’hôtellerie-restauration ou la distribution spécialisée restant très affectés par la récession. Mais on a finalement observé un redémarrage plus rapide qu’escompté dans ces secteurs suite au déconfinement.
Marqueurs avancés de l’emploi durable en matière de projection à moyen terme, les chiffres de l’intérim publiés par Prism’emploi en août, portés par une reprise des missions dans l’hôtellerie-restauration et le commerce notamment, autorisent également un certain optimisme. A la fin du second trimestre 2021, le baromètre du Prisme fait état de 738 721 emplois en équivalent temps plein (ETP), soit 3,3% de moins qu’en juin 2019, mais souligne une évolution de 3,3 points au-dessus de celle du mois de mai 2021.
De son côté, l’Insee publie également une note positive et anticipe un rebond massif des créations d’emplois cette année, avec 321 000 emplois salariés supplémentaires pour un retour au niveau d’avant crise dès la fin d’année.
A l’aube de 2022, on observe une stabilisation de l’activité dans l’industrie et le bâtiment, tandis que la reprise se poursuit dans les services marchands, portés notamment par le fort rebond enregistré suite à la levée des mesures sanitaires les plus contraignantes dans l’hôtellerie et la restauration.
Dans l’industrie, le taux d’utilisation des capacités de production avoisine les 80% selon la dernière note de conjoncture de la Banque de France. De nombreux secteurs ont d’ores et déjà recouvré leur niveau d’activité d’avant-crise : c’est le cas notamment de l’agro-alimentaire et des industries pharmaceutique et chimique. Les secteurs de l’automobile et de l’aéronautique restent néanmoins fragilisés avec un niveau d’activité actuel encore inférieur à 80% de leur niveau de référence.
Grâce à une répartition équilibrée des activités civiles et militaires, l’aéronautique aquitain a néanmoins résisté à la crise. Entre la reprise des échanges touristiques/marchands et le climat géopolitique actuel, les carnets de commande se remplissent et les recrutements de profils techniques (méthodes, qualité, essais) reprennent. En Occitanie, l’aéronautique repart sous l’impulsion d’Airbus, qui a annoncé une forte accélération de sa production pour 2023 et 2024.
Le secteur agroalimentaire qui avait largement résisté aux confinements continue de dynamiser des régions telles que l’Ouest de la France, porté par la Bretagne et les nombreux groupes et PME agroalimentaires qui y sont implantés, et autour desquels gravite également tout un écosystème logistique hautement pourvoyeur d’emplois.
Du côté de l’industrie pharmaceutique et du secteur de la santé plus largement, la dynamique actuelle devrait perdurer en 2022, infusant les territoires du Rhône-Alpes, de l’Occitanie et du Centre notamment, au sein desquels sont implantés les acteurs majeurs, PME et principales biotech du pays. Les Techniciens biologie, qualité et affaires réglementaires, de maintenance biomédicale ou les Ingénieurs R&D sont recherchés pour faire face aux défis de demain : essais cliniques, fabrication de vaccins et relocalisations notamment.
En juillet 2021, 31% des entreprises industrielles signalaient des difficultés de recrutement pesant sur leur activité selon la Banque de France (+7 pts vs mai). Près de 55% des chefs d'entreprise remontaient des difficultés du même ordre dans le bâtiment et les services.
Dans le secteur du bâtiment, malgré une dynamique positive et une activité revenue au-delà du niveau d’avant-crise, des difficultés d’approvisionnement (caoutchouc, plastiques, produits métalliques, bois, …) qui s'accompagnent de fortes hausses des prix des matières premières, risquent également d’impacter certains pans du BTP (second œuvre notamment) en matière d’activité.
Le retour de la guerre des talents ? Ce phénomène, que nous avions observé entre 2016 et début 2020 sur les métiers à forte technicité, reparaît aujourd’hui avec force. Les difficultés de recrutement enregistrées sur les métiers de l’ingénierie, du BTP, de la Supply Chain ou de l’IT sont notables.
78% des entreprises soulignent des difficultés à recruter des experts de l’informatique*
Le marché se retend, et les rémunérations, se trouvent à nouveau impactées favorablement sur ces métiers.
Pour les entreprises, l’enjeu est double dans le contexte actuel : difficultés d’acquisition de compétences d’un côté, et nécessité de retenir les talents de l’autre. Dans un marché qui semble à nouveau porteur d’opportunités, les salariés, cadres particulièrement, recommencent à envisager des mobilités professionnelles, et/ou géographiques. Les différents confinements et l’essor du télétravail ont en effet ouvert de nouvelles perspectives pour les travailleurs.
Pour rester attractives dans un environnement voué à retrouver un niveau élevé de tension, les entreprises devront ainsi avoir en tête les moteurs qui animent aujourd’hui peut-être plus fortement leurs salariés cadres : une attente forte d’accompagnement dans la gestion du changement organisationnel et managérial né de la crise sanitaire, une recherche plus grande de flexibilité (télétravail, aménagements horaires, …), et plus largement la quête d’une meilleure qualité de vie. Notons que 2/3 des décisionnaires RH sont aujourd’hui prêts à faciliter le télétravail pour les salariés désireux de vivre dans une région différente de celle de leur lieu de travail selon une étude PageGroup/IFOP.
A l’aube d’une sortie de crise que nous appelons tous de nos vœux, notre objectif reste inchangé : vous apporter un accompagnement toujours plus expert et qualitatif, en plaçant au cœur de nos actions les engagements qui ont fait de nous les leaders du recrutement spécialisé dans le monde.
* étude Michael Page/Choose Your Boss menée au 1er semestre 2021.