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Vous êtes stressé en vous rendant au travail ? Vous êtes convaincu que votre hiérarchie pense que vous n'êtes pas à la hauteur de vos responsabilités ? L'échec vous fait peur ? Pas d'inquiétude, vous n'êtes pas seul et, bien souvent, les salariés souffrant du syndrome de l'imposteur sont ceux qui réussissent le mieux.
Repéré dans les années 80 par les psychologues Pauline Rose Clance et Suzanne Imes, le syndrome de l'imposteur (également appelé phénomène de l'imposteur, complexe d'imposture ou encore syndrome de l'usurpateur) est une tendance psychologique à la remise en question. Il se manifeste par le sentiment d'être illégitime dans ses fonctions tout en étant associé à la peur d'être démasqué.
En effet, malgré les preuves tangibles de leurs compétences et de leur professionnalisme, les personnes victimes du syndrome de l’imposteur sont convaincues de ne pas mériter leur succès et doutent en permanence. Si elles obtiennent de bons résultats ou des récompenses, elles remettent cela à la chance, au fait d’avoir été là au bon moment. Elles en oublient les efforts mis en œuvre et les moyens déployés pour y parvenir.
Pauline Rose Clance, au cours de ses premiers travaux de recherches*, décrivait ainsi ce syndrome :
70% des sujets qui ont réussi doutent de la réalité de leur succès. Malgré des résultats remarquables, ils sont convaincus que leur réussite n'est due qu'à un concours de circonstances, à leur travail acharné, à des relations, mais jamais à leurs compétences ni à leur intelligence.
*The Impostor Phenomenon: Overcoming The Fear That Haunts Your Success, 1985.
Les recherches font apparaître que le syndrome de l’imposteur est très souvent le résultat de multiples facteurs tels que la personnalité, l'éducation ou encore les mœurs culturelles.
La plupart du temps, ce syndrome s'installe progressivement depuis l'enfance et chaque changement ou bouleversement de vie peut faire apparaitre ou accentuer le syndrome de l'imposteur, s'il était déjà latent :
Ces éléments déclencheurs peuvent venir altérer la confiance et l'estime de soi d'une personne et mettre en route ce syndrome.
Bonne nouvelle cependant, il apparaît que le syndrome de l'imposteur a tendance à diminuer avec le temps ! En effet, l'âge, l'expérience, les réussites avérées et les différents feedbacks sur le travail effectué permettent au syndrome de s'atténuer et de disparaitre. Pour surmonter ce phénomène, il peut cependant être fort utile d’entamer une thérapie auprès d’un psychologue spécialisé dans les sciences humaines.
Les études aujourd’hui tendent à montrer que 62 à 70% des gens seraient confrontés à un moment ou à un autre de leur vie et de leur carrière à l’expérimentation de ce syndrome. Ce n’est pas blanc ou noir, ce n’est pas on l’a ou on ne l’a pas. C’est quelque chose de très progressif qui peut aller d’une manifestation ponctuelle finalement assez saine car ça montre qu’il y a une compréhension des enjeux et qu’on se met un peu la pression pour y arriver. Si ça reste ponctuel et que c’est géré par la suite, ce n'est pas du tout problématique. Cela le devient quand les personnes en souffrent dans leur quotidien et quand ça leur met des bâtons dans les roues pour avancer.
Laetitia Gourdin, psychologue du travail et consultante en talent management chez Michael Page Consulting.
Les récentes études démontrent que le syndrome de l’imposteur touche toutes les couches de la population de façon indifférenciée : hommes et femmes, tous types de métiers confondus. Toutefois, certains stéréotypes sociaux ainsi que la culture environnante peuvent entrer en ligne de compte et avoir un impact sur le développement, ou non, du syndrome. Ainsi, on retrouverait davantage le syndrome de l'imposteur dans la société occidentale ou dans les pays d'Asie tels que le Japon.
Le "phénomène d'imposture" touche majoritairement des individus perfectionnistes et consciencieux, sensibles aux émotions négatives et ayant une personnalité plutôt introvertie. Ces personnes sont généralement très souriantes et ont des compétences sociales très développées, cela les aide à se "protéger" et à dissimuler leurs émotions négatives (stress, anxiété, angoisses voire, dans les cas les plus sévères, la dépression).
Ces individus sont très souvent brillants et très appliqués dans l’exercice de leur travail, ce qui fait d’eux des collaborateurs agréables et sur qui on peut compter. Ils ont en revanche un regard très critique sur eux-mêmes et leurs propres capacités, c’est pourquoi ils ont tendance à toujours minimiser et discréditer leurs succès. Le sentiment d’imposture permanent qu’ils ressentent les empêche de tout regard objectif sur eux malgré les retours extérieurs positifs (de leurs collègues, proches ou manager) et la reconnaissance qu’ils peuvent obtenir. Ils ont l’impression que leur réussite est liée à autrui et qu’ils se l’attribuent à tort.
Rassurez-vous toutefois, même si vous êtes de nature introvertie, perfectionniste et consciencieuse, cela ne veut pas dire que vous développerez forcément le syndrome de l'imposteur !
Si les femmes et les hommes peuvent expérimenter (à égalité) le syndrome de l'imposteur au cours de leur vie, l'expression des symptômes est sensiblement différente. En effet, les femmes vont chercher à dépasser les autres et à surperformer en se fixant des standards très élevés tandis que les hommes craindront davantage l'échec.
Le syndrome de l'imposteur peut avoir des conséquences profondes et variées, tant sur le plan personnel que professionnel.
Sur le plan psychologique, il entraîne souvent une anxiété constante, un manque de confiance en soi et un sentiment de ne jamais être à la hauteur des attentes. Les personnes touchées par ce phénomène peuvent ressentir une pression excessive pour prouver leur valeur, ce qui peut mener à un épuisement émotionnel et à une surcharge de travail.
Au niveau professionnel, le syndrome de l'imposteur peut empêcher la prise d'initiatives, freiner la carrière et limiter les opportunités de progression. Les individus peuvent hésiter à demander des promotions ou à se lancer dans des projets ambitieux, par peur d'échouer ou de se faire "démasquer". À long terme, ce phénomène peut également nuire aux relations professionnelles, générer du stress et même provoquer des troubles de la santé mentale, tels que la dépression ou l'anxiété.
Le syndrome de l’imposteur peut également avoir des répercussions importantes dans la vie personnelle, bien au-delà du cadre professionnel. Les personnes affectées par ce phénomène peuvent ainsi se sentir incapables de répondre aux attentes de leurs proches et à s’auto persuader qu’elles ne sont pas à la hauteur que ce soit dans leur couple ou auprès de leur entourage proche.
Je ne passe pas suffisamment de temps avec mon enfant, je suis un mauvais parent. Je n’ai pas été bon aujourd’hui et mon équipe a perdu à cause de moi.
Elles ont souvent tendance à penser qu'elles ne sont pas dignes d'amour, de reconnaissance ou de bonheur. Dans les relations amicales, familiales ou amoureuses, cela peut entraîner des difficultés à accepter les compliments ou l'affection, créant ainsi des tensions ou des malentendus. Parfois, le sentiment de ne pas être "à la hauteur" peut conduire à l'isolement social, car la personne cherche à éviter les situations où elle pourrait être perçue comme un "imposteur". Cette attitude peut également générer des conflits intérieurs et un sentiment de culpabilité, car l'individu s'efforce constamment de prouver sa valeur tout en ayant peur de ne jamais y parvenir. En résumé, le syndrome de l'imposteur dans la vie personnelle peut nuire à l'estime de soi ainsi qu’à la qualité des relations.
A noter, une personne atteinte du syndrome de l'imposteur mettra systématiquement en place une stratégie d'évitement et de dissimulation de ses émotions, le rendant très difficile à détecter par ses proches et son équipe. Le syndrome peut se manifester à différents degrés d'intensité : le sentiment d'illégitimité peut arriver de manière assez simple, lors d'une prise de fonction par exemple, ou être beaucoup plus intense et profond, voire handicapant, et impacter toutes les sphères de la vie. En effet, cet état de stress permanent peut ainsi avoir des conséquences négatives sur la santé.
Si vous vous êtes reconnu dans ces quelques lignes, il est vivement conseillé :
Ce syndrome n'est pas une fatalité mais il requiert un travail sur soi pour en comprendre les causes sous-jacentes et désamorcer un certain nombre de choses.
Il est beaucoup plus efficace, constructif et rapide de se faire aider par un coach ou d'entamer une thérapie avec un spécialiste de ce sujet. Cette personne servira de référent externe, elle saura vous poser les bonnes questions pour vous aider à relativiser ou modérer vos émotions négatives et apprendre à les gérer. Ne restez pas dans votre bulle, ne vous auto-traitez pas car vous risquez de renforcer le syndrome. La thérapie fournit généralement des résultats en quelques séances seulement.
Laetitia Gourdin, psychologue du travail et consultante en talent management chez PageGroup.
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