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Travailler moins pour bénéficier de plus de temps libre ? Sur le papier, pas de surprise, le principe de la semaine de 4 jours séduit à l’unanimité les salariés. Selon notre étude Talent Trends qui a interrogé 70 000 professionnels dans 37 pays, ces derniers sont 80% à penser que travailler un jour de moins par semaine améliorerait significativement leur bonheur et leur bien-être et 70% à décréter qu’ils privilégient aujourd’hui leur équilibre de vie à leur réussite professionnelle. Alors à l’heure, où de plus en plus d’entreprises peinent à attirer ou à fidéliser leurs talents, la semaine de 4 jours serait-elle un argument de poids pour recruter ?
Avant tout chose, lorsqu’on parle de semaine de 4 jours, il s’agit de définir précisément les contours qu’on lui donne car celle-ci peut prendre des formes variées avec des retentissement très différents pour les salariés et les entreprises.
Commençons par l’importance de bien différencier « semaine de 4 jours » et « semaine en 4 jours » car si la première expression est très souvent utilisée et relayée, c’est parfois de la seconde dont il est réellement question.
Parce que la mise en place de la semaine de 4 jours est relativement complexe dans certains secteurs d’activité ou type d’entreprise, il faut également rappeler que des options alternatives existent pour proposer à ses collaborateurs une nouvelle organisation du temps de travail sans bousculer le rythme hebdomadaire sur 5 jours. En effet, au lieu de passer à 4 jours effectifs de travail par semaine, les organisations peuvent choisir de conserver leur organisation actuelle sur 5 jours mais d’offrir plus de congés à leurs équipes :
Ces différentes solutions ont potentiellement moins d’impact direct sur le fonctionnement de l’entreprise et peuvent être implémentées plus facilement.
A l’heure où nos sociétés se transforment profondément et où des problématiques nouvelles apparaissent tant sur le plan économique, sociétal et environnemental, la semaine de 4 jours apparait comme une réponse sérieuse à certains enjeux majeurs du 21ème siècle. Zoom sur trois d’entre eux.
Et si la semaine de 4 jours était finalement la solution face aux difficultés de recrutements que rencontrent aujourd’hui de nombreuses entreprises ? Véritable atout fort d’une politique de marque employeur, elle est, sans aucun doute, un argument de poids pour séduire des talents qui placent la flexibilité en tête de leurs exigences professionnelles. Dans un monde en mouvement qui a vu la relation au travail se réinitialiser pour petit à petit laisser plus de place au temps libre et aux loisirs, l’équilibre entre vie pro et vie perso est dorénavant le principal facteur de satisfaction professionnelle. Selon notre étude Talent Trends, 80% des Français interrogés nous ont déclarés maintenant privilégier leur équilibre de vie à leur réussite professionnelle, 58% étant même prêts à refuser une promotion s’ils pensent qu’elle peut nuire à leur bien-être. Selon un sondage YouGov pour Le HuffPost mené en mai 2023, 75 % des répondants se positionnaient « pour » le passage à la semaine de quatre jours, à condition de conserver un salaire inchangé.
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Si cela peut, de prime abord, sembler un peu paradoxal, les études et expérimentations menées ces dernières années sur la semaine de 4 jours indiquent que travailler moins, c’est aussi généralement travailler mieux. En bénéficiant de plus de jours de repos, les salariés ont tendance à être plus concentrés et plus efficaces lorsqu'ils sont au travail, ce qui compense la réduction du nombre d'heures. Ils ont aussi tendance à être moins malades et moins absents tout en étant plus engagés dans leurs tâches. Tout cela à condition, encore une fois, de conserver un niveau de salaire équivalent. Après avoir testé pendant plusieurs mois ce nouveau rythme de travail, les centaines d’entreprises sondées dans le cadre du dispositif 4 Day Week Global (plus d’infos ci-dessous) témoignent en moyenne d’une augmentation de 8% de leur chiffre d'affaires.
Alors que les enjeux environnementaux occupent une place de plus en plus prépondérante dans les esprits (89% des Français se disent préoccupés par le changement climatique – étude PageGroup menée en 2023 auprès de 1 700 candidats) et que les entreprises cherchent à se réinventer pour séduire collaborateurs et consommateurs, l’alternative de la semaine de 4 jours commence à émerger dans les organisations souhaitant réduire leur bilan carbone. En effet, moins de jours de travail c’est aussi moins de trajets et donc une réduction des émissions de gaz à effet de serre liées aux déplacements. Une option particulièrement valable pour les entreprises pour lesquelles le télétravail n’est pas envisageable. Par ailleurs, la fermeture des bureaux pendant une journée supplémentaire permet également une baisse de la consommation d’énergie non-négligeable. Une étude menée aux États-Unis par des chercheurs de l'Université de Massachusetts Amherst a démontré qu'une baisse de 10% du temps de travail pouvait entraîner une diminution de 8,6% de l'empreinte carbone d'un salarié. Une autre étude suédoise établit que si une entreprise réduit de 20% son temps de travail, elle abaisse de de 16% ses émissions de gaz à effet de serre.
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En apportant des éléments de réponse à 3 enjeux contemporains majeurs, la semaine de 4 jours offre une perspective intéressante sur la manière dont les organisations peuvent repenser les modèles traditionnels de travail pour les adapter à nos sociétés modernes. Cependant, son adoption, loin d’être déclinable d’une façon unique, appelle une planification minutieuse et réfléchie propre à chaque entreprise en fonction de son secteur d’activité, de sa taille et de son organisation intrinsèque.
La fonction publique souhaite montrer l’exemple
En France, le sujet de la semaine sur 4 jours est revenue très récemment au 1er plan de l’actualité avec début 2024, les déclarations du premier ministre Gabriel Attal qui souhaite inciter les administrations publiques à tester le format. L’idée ? Proposer aux fonctionnaires de ne travailler que 4 jours par semaine mais en conservant le rythme des 35 heures. Ainsi, au lieu de travailler du lundi au vendredi de 9h à 17h, les personnes le souhaitant pourrait travailler quotidiennement de 8h à 18h en ayant 1 jour hebdomadaire supplémentaire de congé au choix. Ce concept est déjà expérimenté depuis mars 2023 à l’URSSAF Picardie sur la base du volontariat. Si les trois-quarts des 200 salariés éligibles trouvaient l’idée intéressante, dans les faits, seuls 3 ont accepté cette nouvelle organisation du temps de travail, uniquement des personnes sans enfant à charge. Chez les 197 autres, le nouveau format a été jugé incompatible avec la vie de famille et notamment les horaires de crèche et d’école.
Des formules différentes testées dans des organisations de toute taille et de tout secteur
Du côté du secteur privé, les entreprises de tout genre sont également de plus en plus nombreuses à tester le format de travail sur 4 jours. Exemples.
De la même façon qu’en France, les essais pour une semaine de travail plus courte se multiplient au sein des différents pays européens.
Espagne
Dans la péninsule ibérique, de nombreux tests pour un passage à la semaine de 4 jours sont en cours dans des organisations variées.
Allemagne
Chez nos voisins outre-Rhin, c’est dès fin 1993 que le groupe Volkswagen expérimente la semaine de 4 jours dans ses usines de production pour, à l’époque, tenter de sauvegarder 30 000 emplois menacés par la récession économique. Les ouvriers voient leur temps de travail réduit de 20% (28h et 48 minutes contre 36h auparavant) en échange d’une baisse de salaire de 10%. Néanmoins, pour la même raison et sauvegarder les postes de 6 de ses usines allemandes, la direction revient sur les modalités de cet accord en 2006 pour repasser la durée hebdomadaire de travail à 34h sans compensation salariale mais avec des contreparties autres telles qu’une prime exceptionnelle de 1 000€ en 2007, une hausse des pensions de retraite et un intéressement aux résultats de l’entreprise.
Depuis cette première expérimentation en demi-teinte, l’idée a cependant continué son chemin notamment chez le principal syndicat de la métallurgie IG Metall qui négocie actuellement la réduction du temps de travail (passage de 35h sur 5 jours à 32h sur 4 jours) pour les 90 000 employés de la sidérurgie. Côté des experts allemands, les avis sont mitigés sur la mise en place de cette mesure. Si certains louent les bénéfices en termes d’équilibre de vie et d’attractivité pour attirer les plus jeunes générations vers ce secteur et ainsi répondre aux problématiques de pénurie de candidats, d’autres soulignent l’incohérence d’une telle organisation alors que les entreprises manquent déjà de main d’œuvre et que ce phénomène va s’accentuer avec le départ à la retraite des baby-boomers. Un test auprès de 50 entreprises volontaires a commencé fin 2023.
Sur un autre modèle, la plateforme de marketing Awin, fondée en Allemagne, propose à ses équipes une semaine de travail de 4 jours avec des heures de travail réduites et sans baisse de salaire dans ses bureaux du monde entier, dont neuf sites en Europe continentale. Depuis la mise en œuvre de cette politique, Awin a enregistré une croissance annuelle moyenne de ses bénéfices de 13 %.
Belgique
En 2022, la Belgique est entrée dans l'histoire en devenant le premier pays européen à légiférer sur la semaine de travail en 4 jours. Si la durée hebdomadaire de travail (38h) ainsi que la rémunération perçue restent identiques, les salariés belges peuvent désormais grâce à cette loi choisir d’effectuer leurs heures de travail sur 4 ou 5 jours selon leur préférence. Selon les premiers résultats publiés, la mesure ne rencontrerait pas le succès attendu avec seul 1 Belge sur 200 qui aurait opté pour condenser son temps de travail sur 4 jours.
Depuis quelques années, sous l’impulsion du mouvement 4 Day Week Global, des centaines d’entreprises à travers le monde testent l’implémentation de la semaine de 4 jours auprès de leurs équipes. L’objectif de cette organisation à but non lucratif est de démontrer qu'il est tout à fait possible pour une entreprise de redéfinir durablement le bien-être et l'équilibre de vie en réduisant le temps de travail de ses employés sans pour autant réduire leurs salaires ou leur productivité.
En quoi consiste le 4 Day Week Global ?
Les modalités de l’expérimentation sont relativement simples : pendant six mois, les organisations testeuses doivent adopter la formule 100:80:100™ soit un salaire à 100% pour 80% d'heures travaillées avec 100% d’objectif de productivité.
Depuis 2018, la mesure a été instaurée dans diverses entreprises aux Etats-Unis, au Canada, en Australie, en Afrique du Sud mais aussi au Royaume-Uni et en Europe, au Portugal, en Espagne ou encore Belgique. Globalement, elle a été jugée très positive à la fois par les salariés et les employeurs.
Quels sont les avantages constatés à la semaine de travail de 4 jours ?
Côté salariés, les participants ont attribué à leur expérience et à cette nouvelle organisation une note de 9,1 sur 10 et une large majorité (97 %) souhaite poursuivre ce rythme de travail.
Parmi les avantages effectivement constatés, ils saluent :
Côté employeurs, 96 % des entreprises participantes au projet ont déclaré être susceptibles de maintenir la semaine de travail de quatre jours à la fin du test.
Au cours de l’expérimentation, elles déclarent avoir constaté :
Au Royaume-Uni, un des derniers endroits à avoir mis en place le modèle en 2022 avec près de 60 entreprises de différents secteurs (sociétés de conseil, start-ups ou associations caritatives), 92% des organisations ont choisi de continuer l’expérimentation après la durée test de 6 mois constatant une hausse de leur productivité et de la motivation de leurs équipes. Depuis, un quart d’entre elles ont même adopté de manière permanente la semaine de quatre jours. A l’inverse, quelques entreprises ont choisi de revenir à un rythme hebdomadaire classique en pointant du doigt que le raccourcissement de la durée de travail ne se prêtaient pas à leur organisation et que leurs salariés se révélaient plus stressés par les nouveaux horaires.
Alors, bonne ou mauvaise idée la semaine de 4 jours ? Jusqu’à présent, la plupart des retours d’expérience tendent à prouver que la mesure est efficace si son déploiement est pensé pour répondre aux enjeux réels des salariés en termes d’équilibre de vie et en adéquation avec les problématiques de fonctionnement des entreprises. Ce qui peut fonctionner pour une société en matière d’organisation peut ainsi se révéler inefficace dans une autre structure, il n’y a donc sûrement pas de formule miracle pour déployer la semaine de 4 jours mais peut-être (presque) autant de solutions que d’entreprises ? A méditer !
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Publié le 16 février 2024
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