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L’auto-entrepreneuriat, le freelancing et le management de transition se trouvent parmi les nouvelles formes de travail que les cadres pourraient envisager d’adopter, d’après notre étude Michael Page/Ifop « Les grandes tendances du marché du travail »*. Pourquoi ces formes de travail alternatives sont-elles tant prisées par les cadres ? Qui sont ces actifs qui les choisissent ? Et finalement, sont-elles en passe de détrôner les formes traditionnelles de travail ? Éléments de réponse.
Exit l’image du jeune freelance précaire, forcé de se mettre à son compte « faute de mieux » en attendant un « vrai » emploi. Aujourd’hui, cette forme de travail est un véritable choix de carrière, notamment pour les cadres qui sont près de la moitié (44%) à envisager de devenir freelance. Et pour cause, les cadres identifient bien mieux cette forme de travail que le reste de la population : 94% d’entre eux déclarent connaître cette forme de travail contre 76% des actifs. C’est principalement les actifs travaillant dans les secteurs de l’information/communication et de la banque/finance/assurance qui sont significativement mieux informés sur cette forme de travail que le reste des actifs (82% et 71% respectivement). Et pour cause, le recours au freelancing est une pratique répandue dans ces secteurs, qui se prêtent particulièrement à ce mode de travail.
Ceux qui choisissent cette forme de travail, le font en grande partie pour s’extraire des nombreuses contraintes inhérentes au statut de salarié : 32% des cadres connaissant le freelancing le caractérisent par l’autonomie et la liberté mais aussi, dans une moindre mesure, par la flexibilité (12%). En effet, devenir freelance c’est être maître de son emploi du temps, du choix de ses missions et de ses conditions de travail par opposition à ce que l’entreprise et son fonctionnement imposent aux travailleurs. En contrepartie, ce choix de carrière est aussi synonyme d’incertitudes puisque les revenus peuvent fluctuer en fonction des missions trouvées. C’est donc sans surprise que l’insécurité est citée par 13% des cadres quand on les interroge sur leur vision de cette activité. Malgré cela, 64% des cadres pensent que cette forme de travail est celle qui va le plus se développer dans les 5 ans à venir.
>> Lire aussi : Reconversion : une solution pour plus de sens et d’épanouissement.
Depuis sa création en 2009, le statut d’auto-entrepreneur (micro-entrepreneur) séduit nombre de travailleurs par sa simplicité et par la fiscalité qui lui est associée. En effet, avec ce statut, la création d’entreprise et le paiement des cotisations sociales sont proportionnelles au chiffre d’affaires ce qui permet de tester un projet sans risque ou presque. Et les cadres plus que les autres actifs semblent parfaitement au fait des avantages de cette forme de travail puisqu’ils sont 93% à déclarer connaître cette forme de travail. En 2019, ce sont près de 400 000 micro-entreprises qui ont vu le jour, soit une hausse de 25% sur un an, selon l’Insee. Un projet de vie qui séduit également les cadres puisqu’ils sont près de la moitié (44%) à déclarer envisager de devenir auto-entrepreneur.
Ces auto-entrepreneurs peuvent adopter ce statut en complément d’une activité salariée, mais aussi à titre principal pour créer leur propre emploi en cas de chômage ou, dans le cas de jeunes diplômés, créer une première activité faute de trouver immédiatement un emploi salarié. Les jeunes sont d’ailleurs plus nombreux à s’intéresser à ce statut (45% pour les moins de 35 ans, soit 4 points de plus que la moyenne), et il y a fort à parier qu’avec la crise sanitaire de 2020 – rendant plus difficile l’insertion professionnelle des jeunes –, ils soient encore plus nombreux à envisager cette possibilité et, in fine, à se lancer.
Le statut d’auto-entrepreneur, s’il présente bon nombre d’avantages, comporte également des inconvénients. Créer son entreprise demande non seulement un investissement et une motivation sans faille, mais aussi un carnet d’adresses bien fourni. C’est pourquoi, qu’ils soient salariés, chômeurs ou jeunes diplômés, ces actifs se rencontrent la plupart du temps dans des espaces de co-working pour échanger, nouer des relations et tester leurs idées pour créer une activité viable. En effet, le statut d’auto-entrepreneur ne protège pas contre les éventuelles dettes contractées et on ne peut prétendre à aucune assurance chômage en cas de cessation d’activité. >> Lire aussi : Le co-working, un eldorado pour les auto-entrepreneurs.
Si le management de transition connaît une croissance phénoménale depuis 4 ans (+100% d’activité), seuls 45% des cadres déclarent pourtant connaître cette forme de travail. Et pour cause, le management de transition s’adresse à une minorité de cadres intervenant dans des domaines d’expertise particuliers, au sein de la Direction Générale, la Direction Financière, la Direction des Ressources Humaines, la Direction Industrielle, la Direction des Systèmes d’Information ou de la Supply Chain. En outre, ces derniers doivent posséder une forte expertise et une expérience riche dans leur domaine de spécialité au cours de laquelle ils ont acquis des compétences clés et la capacité de négocier avec les responsables ou le comité salarial dans la conduite du changement.
Aujourd’hui, seuls 20% des cadres envisagent d’adopter cette forme de travail et parmi ceux qui souhaitent l’adopter, la majorité exerce déjà des fonctions managériales : cadres dirigeants (49%) et manager intermédiaire ou de proximité (51%). Pour les cadres expérimentés adoptant cette forme de travail, c’est un monde de possibilités qui s’ouvre à eux. Le management de transition permet en effet de se positionner sur des missions diverses à forte valeur ajoutée et dimensionnées, au sein de structures de toute taille, tout en conservant une grande flexibilité dans la construction de carrière. Sans surprise, les connaisseurs de cette forme de travail l’apprécient donc principalement pour :
• L’expertise (16%)• La diversité des missions (13%)• La flexibilité (11%)
Et si aujourd’hui, seul 1 cadre sur 5 estime que le management de transition fera partie de formes de travail qui se développeront le plus dans 5 ans, il y a fort à parier que ce chiffre évoluera au regard du défi de l’emploi des séniors et du rallongement de la durée de cotisation, mais aussi au vu des changements de plus en plus fréquents qui impactent le marché du travail et les organisations.
>> Lire aussi : Le management de transition, une solution pour changer de métier après 45 ans ?
TÉLÉCHARGEZ LE RAPPORT D’ÉTUDE « LES GRANDES TENDANCES DU MARCHÉ DU TRAVAIL »
*Enquête réalisée avec l’IFOP sur un échantillon représentatif de 1824 actifs occupés, dont 1004 cadres en février 2020.
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