Personne se levant pour saluer des collègues dans un bureau moderne.

Lassitude dans le travail, sentiment de ne pas être reconnu à sa juste valeur, manque de vision sur le long terme, envie de développer de nouvelles compétences, déménagement, … : il existe mille raisons valables de vouloir démissionner d’un CDI. Mais quel que soit votre motif de départ, il existe des règles à respecter durant cette période délicate afin d’éviter certaines erreurs et de gérer au mieux cette transition avec votre futur ex-employeur. On a fait pour vous le point sur les éléments à connaître avant de démissionner et on vous donne nos conseils pour présenter votre démission dans les meilleures conditions.

Faites le point sur les raisons de votre démission 

Avant de poser votre démission, prenez le temps de la réflexion ! Assurez-vous que vous avez mûrement réfléchi à votre décision et que celle-ci n’est pas le résultat d’une remise en question temporaire ou d’une situation passagère. Démissionner d’un emploi en CDI n’est pas un acte anodin et il est donc essentiel d’y avoir sérieusement réfléchi pour être certain de prendre la bonne décision. 

Pour cela, il est nécessaire de :

  • Analyser les raisons qui vous poussent à quitter votre emploi : salaire, manque d’opportunités pour évoluer, équilibre de vie, conditions de travail, ambiance dans l’équipe, … Enumérez les éléments qui motivent votre envie d’ailleurs. Afin de prendre la décision la plus éclairée possible et de bien peser le pour et le contre, listez également toutes les raisons qui pourraient vous faire rester chez votre employeur. Cette démarche indispensable vous sera également utile car elle vous permettra de faire le point sur votre carrière et d’affiner les critères de recherche de votre prochain poste : ce que vous voulez et surtout ce que vous ne voulez plus !
  • Vérifier avec votre hiérarchie si des réponses peuvent être apportées à certaines des problématiques identifiées précédemment : formation, promotion, télétravail, coaching, augmentation de salaire, … Il est possible que votre manager ne soit pas totalement conscient de ce qui vous dérange et qu’il puisse finalement vous apporter des solutions qui pourraient vous faire reconsidérer votre départ. Avant d’acter définitivement votre décision de quitter l’entreprise, il peut donc être utile de refaire le point avec lui.
  • Bien évaluer les conséquences et implications financières d'une démission notamment si vous n’avez pas encore trouvé un nouvel emploi. En effet, à la différence du licenciement, la démission étant considérée comme un mode de rupture volontaire de la part du salarié de son contrat de travail, elle ne donne pas droit au versement d’indemnités chômage sauf cas exceptionnels (démission considérée comme légitime, volonté de reconversion professionnelle, déménagement pour suivi de conjoint,…).  

Vous l’aurez compris, l’objectif de cette première étape est de vous permettre de prendre le recul nécessaire pour de ne pas regretter plus tard votre acte !

Vérifiez les conditions de votre contrat et la durée de votre préavis

Avant de soumettre votre démission et surtout de vous engager auprès d’un nouvel employeur, renseignez-vous en amont sur les conditions de rupture de votre contrat de travail prévues dans votre convention collective. En effet, celles-ci sont susceptibles de changer selon votre statut (cadre, non-cadre), votre fonction, votre ancienneté au sein de l’organisation ou même votre région. Ainsi, le droit local en Alsace-Lorraine prévoit seulement 15 jours de préavis contre 1 à 3 mois dans les autres régions françaises. 

Les éléments à vérifier avant de poser votre démission :

  • La durée de votre préavis : En fonction de votre ancienneté et de votre statut, vous devrez respecter un certain délai de préavis. Sa durée oscille en général entre 1 à 3 mois pour un CDI, mais il peut être plus court pour d’autres types de contrats type CDD ou intérim. Si vous avez prévu de prendre des congés pendant la durée de votre préavis, sachez qu’il est légalement possible que votre employeur vous demande de décaler la date de votre départ du nombre de jours pris. Si vous souhaitez obtenir une dispense de votre préavis, vous devez obligatoirement la demander à votre employeur. Sachez toutefois que certaines conventions collectives prévoient une dispense de préavis pour les salariés ayant déjà trouvé un nouvel emploi. En cas de démission d'un CDI, on vous guide sur le préavis ici.
  • Les clauses spécifiques : Certaines entreprises incluent des clauses spécifiques dans leur contrat, comme des obligations de confidentialité ou une clause de non-concurrence. Pour être activées, ces clauses doivent obligatoirement avoir été clairement inscrites dans le contrat de travail même si pour la confidentialité, la loi précise que tous les salariés ont spontanément un devoir de discrétion vis-à-vis de leur employeur qui lui interdit de révéler des informations ou documents confidentiels dont ils auraient pu avoir connaissance. L’article L1221-1 de code du travail punit d’ailleurs la révélation d’un secret de fabrication de deux ans d’emprisonnement et de 30.000 euros d’amende. Si la clause de confidentialité est valable pendant toute la durée du contrat de travail, quel qu’il soit : CDI, CDD, intérim, et voire même après dans certains cas, la clause de non-concurrence s’active elle après la démission ou le licenciement du salarié. Elle vise à empêcher que le salarié mette des compétences acquises dans l’entreprise au service d’un nouvel employeur. Elle indique forcément une limitation de durée et de zone géographique. Pour la déclencher, l’employeur doit verser au salarié partant une indemnité financière compensatrice. 
  • Les indemnités prévues : si la démission n’ouvre pas droit à des indemnités de rupture, l’employeur est tenu de verser au salarié partant : le reliquat de son salaire jusqu’au dernier jour travaillé, les éventuelles primes liées au contrat de travail, l’indemnité compensatrice de congés payés ainsi que l’indemnité de non-concurrence si celle-ci n’a pas été levée.  

Préparez votre lettre de démission

D’un point de vue légal, la démission n’est soumise à aucune condition de forme et peut être orale. Cependant, pour éviter tout litige possible, il est fortement recommandé de matérialiser votre envie de quitter votre fonction dans une lettre de démission. Et même si vous pouvez la remettre en mains propres, il est préférable de l’envoyer en recommandé avec accusé de réception. Votre lettre de démission doit être claire, concise et professionnelle. 

Voici un modèle de lettre de démission :
________________________________________
[Votre nom]
[Adresse]
[Numéro de téléphone]
[Email]

[Nom de l’employeur]
[Nom de l’entreprise]
[Adresse de l’entreprise]
Lieu, Date

Objet : Démission

Madame, Monsieur,

Par la présente, je vous informe de ma décision de démissionner de mon poste de [votre fonction], au sein de [nom de l’entreprise], à compter du [date], conformément à la durée de préavis prévue dans mon contrat de travail. Je tiens à vous remercier pour les opportunités offertes durant mon parcours au sein de votre entreprise.

Je me tiens à votre disposition pour toute question concernant la transition ou pour organiser la remise de mes responsabilités.

Cordialement,

[Votre signature]

Prévenez votre responsable hiérarchique et vos collègues

Une fois votre décision prise, commencez par informer sans délai et en tout premier lieu votre manager. Demandez-lui simplement un entretien et expliquez-lui cordialement les raisons qui vous poussent à quitter l’entreprise. Soyez honnête, mais restez respectueux, même si vous quittez l'entreprise pour des raisons négatives. Gardez à l’esprit que, dans vos futures recherches, celui-ci peut être sollicité dans le cadre d’une prise de références. 

Si vous êtes en bons termes avec votre manager, nous vous conseillons de le prévenir à l’oral un peu en amont de l’envoi de votre lettre de démission afin de ne pas le prendre totalement au dépourvu. Qui sait, il pourrait peut-être même vous faire une contre-proposition pour tenter de vous retenir ! Si c’est le cas, prenez le temps d’étudier l’offre de votre employeur actuel et de vous interroger : quel poste fait le plus appel à vos compétences et vous promet une progression de carrière intéressante ? Que pensez-vous de chacune des deux entreprises ? De votre manager actuel et de votre potentiel futur manager ? Si après réflexion, vous décidez de vraiment quitter votre poste, remerciez-le de vous avoir soumis une nouvelle offre puis réitérez votre volonté de partir. 

Dans un second temps, n’oubliez pas vos collègues. Si vos relations étaient professionnelles et cordiales, remerciez-les pour le travail accompli ensemble et ne tombez pas dans les clichés du salarié démissionnaire qui néglige son travail. Si les dernières impressions que vous laissez sont mauvaises cela pourrait avoir des effets néfastes sur votre carrière.

Gérez votre préavis et organisez votre départ

Une fois votre démission actée et votre date de départ définie, vous pouvez maintenant commencer à organiser la fin de votre contrat et anticiper les démarches à prévoir pour votre passation. Pour faciliter les départs et la période de préavis, il arrive que certaines entreprises aient formalisé les étapes et actions à suivre dans une procédure d’offboarding. Renseignez-vous auprès de votre employeur s’il existe de tels documents au sein de la structure. Si jamais, ce n’est pas le cas, voici quelques démarches que vous pouvez mettre en place pour partir sereinement :      

  • Triez et rangez vos dossiers pour permettre à vos collègues, à votre successeur ou à votre manager de facilement trouver les informations après votre départ. Dans le cas où vous avez un serveur commun, pensez à bien y transférer l’ensemble de vos documents de travail.
  • Listez les projets en cours et vos avancées par écrit dans un document récapitulatif que vous pourrez mettre à jour au moment de votre départ. 
  • Assurez ou préparez la formation et la prise de poste de votre successeur. Liste des missions, des contacts ou des ressources utiles, formalisez au mieux votre passation. Si la personne qui va vous remplacer est déjà arrivée, prenez du temps avec elle pour la guide. Si ce n’est pas le cas, consignez le plus d’éléments possible par écrit.   
  • Prévoyez un échange avec vos interlocuteurs internes et externes. Faites le point sur les dossiers en cours et/ou prenez simplement le temps de les remercier pour leur collaboration au cours de ces derniers mois/années. Qui sait, vous pourriez être amené à les revoir dans votre future vie professionnelle ! 
  • Faites un état des lieux de vos équipements (ordinateur, téléphone portable, voiture de fonction, …) et assurez-vous de les remettre en bon état avant votre départ.

Si jamais vous n’avez pas trouvé de nouvel emploi au moment de votre démission, n’oubliez pas de :

  • Mettre à jour votre CV avec votre dernière expérience professionnelle. Incluez des informations pertinentes sur les projets réalisés et les compétences acquises dans une version à jour de votre CV.
  • Optimisez votre profil LinkedIn. Au même titre que votre CV, votre profil LinkedIn est une carte de visite professionnelle et un excellent moyen d'entrer en contact avec tes recruteurs. 
  • Activer votre réseau pour faire savoir que vous êtes à la recherche d’un nouveau défi professionnel ! N’hésitez pas à faire du networking et à reprendre contact avec d’anciens collègues et/ou employeurs via LinkedIn et à leur proposer un déjeuner. 
  • Faire un état des lieux de vos envies et aspirations. Profitez de ce moment pour évaluer votre parcours professionnel et vos aspirations futures pour votre carrière. C’est indispensable pour vous aider à orienter vos recherches d’emploi.

Enfin, n’oubliez pas démissionner est une décision importante et il est essentiel de le faire de manière professionnelle et réfléchie. En respectant les procédures, en maintenant des relations positives et en préparant soigneusement votre départ, vous maximisez vos chances d’entamer une nouvelle étape de carrière sereinement. Vous serez ainsi prêt à accueillir de nouvelles opportunités tout en laissant une bonne impression à votre employeur et à vos collègues.


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